Lundi 19 Mai 2025, dans le cadre du dispositif Classe Défenses et Sécurité Globales (CDSG) nos élèves de Troisième ont eu la chance d’assister à une conférence exceptionnelle sur la Résistance locale à l’est des Landes en présence de deux enfants de Résistants : Mme Jeanine BARBERES présidente du Comité HILAIRE-BUCKMASTER aussi appelé HILAIRE- WHEELWRIGHT et de M. Jean CROHARE fils du Capitaine Hubert CROHARE, héros de Roquefort.


La conférence s’est divisée en trois parties :
La première partie s’est portée autour de l’intervention de Madame Jeanine Barbères, présidente de l’amicale du réseau de Résistance HILAIRE-BUCKMASTER aussi appelé HILAIRE- WHEELWRIGHT.



HILAIRE : c’est le nom de guerre de George Starr. C’est sous ce nom d’HILAIRE que le réseau est enregistré aux archives du SHD, Vincennes. WHEELWRIGHT : c’est le nom de code opérationnel de George Starr, nom utilisé par la RAF. WHEELWRIGHT veut dire CHARRON en français. HILAIRE-BUCKMASTER : le nom Buckmaster est celui du chef de la section F à Londres. Le réseau Hilaire Buckmaster a été présenté aux deux classes de Troisième, les liens forts entre résistances et services britanniques du SOE (Special Operations Executive) ont aussi été mis en exergue.

En juillet 1940, le premier Ministre Winston Churchill, crée le SOE (Special Operations Executive) pour organiser des opérations subversives dans les pays occupés, un nouveau service secret britannique destiné à assurer les missions de type « action » telles que parachutages d’armes, de munitions et de matériel : Le réseau HILAIRE- WHEELWRIGHT organisa 147 parachutages.

Sabotages, recrutement et instruction de groupes de choc, armement et encadrement des résistants.

Dans ce cadre, le réseau Hilaire-WHEELWRIGHT est l’un des quelque 95 réseaux formés par la section F, section indépendante de la France Libre, et ayant agi en France entre mai 1941 et la Libération.
Le Chef du réseau (organisateur), George Starr, alias « HILAIRE »-WHEELWRIGHT :

Par ailleurs, Mme. Barbères a mis en avant des exemples de très jeunes français ou anglais qui ont risqué leur vie dans notre région dans le but d’accroître la capacité de la Résistance Française à s’organiser face à l’envahisseur.
Par exemple, dans la nuit du 3 au 4 janvier 1944, Claude Arnault est parachuté à Créon-d’Armagnac, avec Anne-Marie Walters « Colette ».

Maurice Southgate, chef du réseau STATIONER, est parachuté dans la nuit du 27/01/1944 aux environs de Lubbon, lors de l’opération Wheelwright 36 par l’Halifax du squadron 138 de la RAF.

Gonzague de Saint-Geniès, chef du réseau SCHOLAR, et l’opératrice radio Yvonne Baseden, opératrice-radio du réseau SCHOLAR,

sont parachutés dans la nuit du 18/03/1944 sur la DZ (zone de parachutage) de la Roulette à Herré lors de l’opération Wheelwright 64 par l’Halifax du squadron 138 de la RAF.


Voici un document sur le Chemin de Mémoire de la Résistance réalisé par l’Amicale du Réseau Hilaire Buckmaster, ce projet a reçu une labellisation nationale au titre du 80ème anniversaire de la Libération par la préfecture des Landes.


La seconde partie de la conférence a été l’intervention de Monsieur Jean Croharé, fils du Capitaine Hubert Croharé, Président du Comité de Libération de Roquefort, mort le 21 août 1944 au Pont de BATS à Saint Pierre du Mont afin de protéger la ville d’une colonne allemande.



M. Jean Croharé, six ans au début du conflit, a donc raconté aux élèves comment son père est entré en résistance depuis la ville de Roquefort jusqu’à prendre le commandement d’une unité de l’ORA (Organisation de la Résistance Armée).

Il a expliqué aux troisièmes que pendant la guerre, son père Hubert Croharé habitait avec sa mère et leurs trois enfants à Roquefort en zone occupée et envahie par les allemands. Son père y dirigea à partir de 1941 la papeterie de Roquefort qui va lui servir de couverture pour mener de nombreuses actions de résistance. De 1941 à 1943 Hubert Croharé a élaboré et participé au réseau qui a permis de faire passer des résistants, des réfugiés, des juifs, des pilotes alliés de la zone occupée par les allemands en zone libre et franchir ainsi la ligne de démarcation.


Dans un témoignage touchant, Jean Croharé a pu livrer à nos jeunes collégiens des souvenirs de son père et de sa mère, des actions qu’ils ont pu mener : comment Mme Croharé a prêté main-forte à son mari, de leur vie au quotidien dans une maison occupée à l’étage par les Allemands, mais aussi qui servait de relais à des enfants juifs qu’Hubert Croharé faisait passer la nuit en zone libre (Sarbazan) car Roquefort était en zone occupée.




La dernière partie de l’intervention a été un long échange sous forme de questions/réponses entre nos deux intervenants et nos élèves de Troisième CDSG.


Ce moment a également permis à nos élèves de découvrir, par de nouvelles anecdotes, d’autres aspects de cette guerre qui fut à l’échelle locale un véritable déchirement dans de nombreux foyers.
Nous tenons à remercier en premier lieu Jeanine Barbères, véritable encyclopédie de la Résistance du Sud-Ouest qui s’évertue à brillamment transmettre son savoir, sa passion à nos jeunes depuis de nombreuses années lors de différents moments durant l’année scolaire.

Enfin nous remercions chaleureusement Jean Croharé qui nous fait l’honneur de nous livrer son témoignage sur la Seconde Guerre mondiale, le parcours d’un jeune enfant, impliqué malgré lui, dans l’engrenage infernal de ce conflit meurtrier.

Cette conférence axée autour du Devoir de mémoire a rappelé une nouvelle fois à nos élèves la gravité des évènements passés dans un contexte mondial incertain.
